Des liens affectifs et professionnels m'attachent depuis des années au Japon.

La triple catastrophe que le pays a subi à present a disparu du radar des actualités en français.
On se propose de publier des traductions des derniers développements et aussi des articles de mes archives parus depuis ce maléfique 11 mars.

June 7, 2011

Les inquiétudes de santé augmentent avec le réchauffement saisonnier

Source : quotidien Mainichi 06.06.2011, japonais, archivé l'anglais

A mesure que la vie dans les centres d'évacuation s'éternise et que la saison des pluies est prête à commencer dans le nord du Japon, durement touché par le Grand Tremblement de terre et Tsunami de l'Est du Japon du 11 mars, les mesures contre les intoxications alimentaires et les maladies infectieuses deviennentt une question de plus en plus urgente.

Dans certaines municipalités côtières des préfectures d'Iwate et de Miyagi [N°3 et N°4 respectivement] qui ont subi des dommages importants du tsunami, les systèmes d'adduction et de distribution d'eau n'ont pas encore été rétablis à la suite de la catastrophe du 11 mars. A la fin du mois de mai, par exemple, plus de 40 pour cent des ménages de Rikuzentakata étaient sans eau et des toilettes portables étaient vues alignées dans les centres d'évacuation.

Sur ordre de l'administration municipale, le 2 Juin, l'organisme sans but lucratif One Dish Aid [leur report, ma traduction] basé à Tokyo à nettoyé et désinfecté des toilettes à trois endroits différents dans la ville. Dans deux des endroits les tests effectués sur les poignées de porte, sièges de toilettes, les murs et autres parties ont constaté la présence des bactéries fécales, qui n'avaient pas été détectées en avril. La présence des bactéries hémolytiques a été constatée au troisième endroit.

Il n'y avait pratiquement pas de traces de bactéries rencontrées habituellement dans les toilettes après le nettoyage et la stérilisation, mais One Dish Aid prévient que plus de mesures doivent être prises dans les prochaines semaines: "Nous devons être attentifs non seulement aux toilettes portatives, mais aussi aux autres choses que de nombreuses personnes utilisent, comme les robinets. Nous ne devrions pas surestimer l'efficacité des antiseptiques à l'éthanol, mais au contraire utiliser simultanément des désinfectants hypochloreux."

La propagation de virus la grippe et Noro [wiki norovirus], qui sont habituellement actifs les mois d'hiver, est également une préoccupation majeure. Selon les départements de la Santé Publique à Miyagi, Iwate et Fukushima, la grippe de type B s'est manifestée dans les écoles et ailleurs en mai.

"Il est possible que l'apparition de maladies infectieuses dans les écoles pourrait conduire à des flambées dans des centres d'évacuation, avec des enfants en tant que médiateurs," a déclaré un responsable du bureau de promotion de la santé du gouvernement de la préfecture d'Iwate.

Le système immunitaire des résidents locaux est mis à rude épreuve par l'alimentation déséquilibrée qui est toujours un problème dans certains lieux de la région sinistrée. Le departement local de santé publique de la ville de Noda de la préfecture d'Iwate  a contrôlé la nourriture consommée par les résidents dans les centres d'évacuation, et a trouvé qu'elle manquait de vitamine C et fibres alimentaires. Les fonctionnaires ont déclaré qu'ils prévoyaient d'assurer un service de conseils en nutrition aux résidents qui quittent les refuges pour des logements temporaires.

Entre temps, dans la ville d'Ishinomaki de la préfecture de Miyagi, les mouches attirées par le poisson en décomposition dans une usine de transformation de fruits de mer du port d'Ishinomaki détruite par le tsunami ont été vues dans le centre d'évacuation établi à l'école primaire Kazuma située à environ 2 kilomètres. Les résidents ont pris soin de maintenir les normes d'hygiène, mais s'inquiètent tout de même des ravages que "les mouches du désastre sismique" pourraient causer, si elles devaient accéder à leur nourriture.

"Nous n'avions jamais vu de mouches aussi grosses avant le séisme», a déclaré un résident.

L'Association japonaise de contrôle des animaux nuisibles (JPCA) dit bien que les mouches ne sont pas une cause directe des maladies infectieuses, elles peuvent transmettre des bactéries, comme E. coli O157.

Dans les zones ravagées par le tsunami encore jonchés de gravats, les municipalités distribuent de la chaux hydratée à utiliser comme désinfectant. Alors que les experts du département de santé publique d'Ishinomaki disent que la chaux hydratée n'est pas très efficace lorsqu'on l'applique sans avoir préalablement enlevé les décombres, le JPCA dit que c'est une mesure provisoire nécessaire en l'absence de temps pour l'enlèvement des débris.

Dans le préfectures d'Iwate et Miyagi, un total de neuf cas de tétanos ont été signalés. Bien que le ministère de la Santé, du Travail et de la Protection Sociale dit qu'ils ont été causés par des blessures subies lors du tsunami, les services de santé locaux mettent en garde les résidents du risque d'attraper le tétanos au cours de travaux de nettoyage des débris.

"Pendant les travaux de nettoyage, nous aimerions que les gens s'assurent non seulement de porter des masques, mais aussi de porter des chaussures à semelles épaisses," a déclaré un responsable du département de Santé Publique de la ville de Shiogama de la préfecture de Miyagi.

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