Des liens affectifs et professionnels m'attachent depuis des années au Japon.

La triple catastrophe que le pays a subi à present a disparu du radar des actualités en français.
On se propose de publier des traductions des derniers développements et aussi des articles de mes archives parus depuis ce maléfique 11 mars.

June 30, 2011

Fumer tue

Source : Asahi 16.06.2011, en japonais
原発作業員が喫煙、内部被曝 福島労働局が近く聴取

Un ouvrier de la centrale nucléiare de Fukushima a fumé [du tabac], et a subi une exposition interne aux rayonnements. Le bureau de l'inspection du travail de Fukushima tiendra bientôt des audiences

TEPCO a communiqué le 15 juin qu'un ouvrier d'une entreprise de sous-traitance âgé d'une cinquantaine d'années qui était chargé du fonctionnement d'une grue à la centrale de Fukushiuma Daiichi, a enlevé son masque de protection intégrale et a fumé.

Il a souffert 0,24 msv d'exposition interne aux rayonnements due uniquement à son geste ce même jour.

Le bureau de l'inspection du travail de Fukushima entendra ses explications ainsi que celles des représentants de l'entreprise avec laquelle il était sous contrat. 

Le jour en question cet ouvrier assemblait la grue qui doit être utilisée pour ériger une couverture pour protéger le bâtiment du réacteur. Le même jour TEPCO l'a déchargé de cette opération. [mon impression est que TEPCO a réagi suite à sa fumette]

La loi de santé et sécurité professionnelle interdit formellement de fumer sur les lieux justement pour protéger contre l'inhalation des particules radioactives. Le bureau de l'inspection du travail de Fukushima publiera un avis des mesures correctives à être prises par l'entreprise si  lors des audiences des violations de la loi étaient constatées.

June 18, 2011

Vidéo de l'intérieur d'une voiture emportée par le tsunami, le chauffeur survit


From the beginning of the YT footage: see the car wreck, then the owner shows the broken camera, TV brought it to an expert and recovered recorded data, seven hours footage in total. Usual driving for 6 hours before the ground shakes at 1:26.
Commenter says at 2:13 that an hour has elapsed since the quake and car was stuck in a traffic jam, we can see in the left side of the screen the tsunami is coming. At 2.42 mark of 10 seconds since the water rise, M.MUROGA's car starts to float. WE can hear the car radio in the background.
Later basically commenter is describing what we see on screen, until the car is caught in a fast moving flow and swept away.
At 4:22 radio announces it's 4:00pm and it TV overlayed it yellow on screen, next text tells about houses and greenhouses are engulfed by the tsunami.
4:36 M.MUROGA is still inside the car, yet to decide what to do, 4:48 car is caught in the fast moving stream.
5:17 in front of his eyes he can see cars swept away. 5:32 the car with imprisoned M.Muroga spins and floats. 5:51 then, four minutes and half after the tsunami swept the car, it crashed against a house and the recording ended.
6:o7 onwards: We let M.Muroga who escaped the car just before it hit the house watch this video, he comments on the video.
6:27 Seeing the cars swept away, I thought it was a tsunami.
6:46 I saw the water coming in the car's mirror 6:53~7:00 he takes pictures with another camera he had on him (mobile phone?)
7:19 just describing what we see, cars bumping into each other. Under such condition impossible to get out, he realized.
7:26 if water recedes we will be safe I thought.
7:40 At this moment the car start moving faster, I was caught in the stream.
7:53 CG reconstruction
8:16 The place where M.Muroga escaped from his car.
8:20 Let's do it! (talking to himself he gets out through the window)

===============================
Je me devais de poster d'abord en anglais, sur un autre site, voici en français:

Dès le début de la vidéo sur YT : on découvre l'épave du véhicule, puis le propriétaire montre la caméra cassée, l'équipe de l'émission ZERO l'a amené à un expert qui a pu récupérer des données, sept heures de vidéo au total. Conduite habituelle de 6 heures avant que la terre se met à trembler à 1:26.
Le commentateur dit à 2:13 qu'une heure s'est écoulée depuis que le séisme, et que la voiture a été prise dans un embouteillage, nous pouvons voir dans le côté gauche de l'écran l'arrivée du tsunami. A 2:42 apparaît un bandeau indiquant 10 secondes depuis que l'eau a commencé à monter, la voiture de M. MUROGA se met à flotter. Nous pouvons entendre la radio de la voiture en bruit de fond.
Puis ensuite le commentateur décrit essentiellement ce qui nous voyons à l'écran, jusqu'à ce que la voiture soit prise dans un flux rapide et emportée.
4:22 la radio annonce qu'il est 4:00pm et l'émission de TV l'a marqué en jaune sur l'écran, le texte suivant indique que des maisons et des serres sont engloutis par le tsunami.
4:36 M. MUROGA est toujours à l'intérieur de sa voiture, pas encore décidé quoi faire, 4:48 la voiture est prise dans un écoulement rapide.
5:17 en face de ses yeux il peut voir des voitures emportées. 5:32 la voiture avec l'emprisonné M. Muroga tournoie et flotte.
5:51 puis, quatre minutes et demie après que le tsunami a emporté la voiture, elle s'est écrasée contre un bâtiment et l'enregistrement a pris fin.
A partir de 6:07 : nous avons laissé M.Muroga qui s'est échappé juste avant que la voiture ne heurte la maison, visionner cette vidéo et nous recueillons ses commentaires.
6:27 en voyant les voitures emportées, j'ai cru que c'était un tsunami.
6:46 j'ai vu l'eau arriver dans mon rétroviseur intérieur, 6:53~7:00 il prend des photos avec une autre caméra qu'il avait sur lui (téléphone portable sans doute)
7:19 description de ce que nous voyons, des voitures se cognant les unes dans les autres. Il s'est rendu compte qu'il était impossible de quitter la voiture dans ces conditions.
7:26 si l'eau se met à descendre nous serions sauvés, j'ai pensé.
7:40 en ce moment la voiture commence à se déplacer plus rapidement, j'étais prisonnier du torrent
7:53 reconstruction graphique sur ordinateur
8:16 la place où M.Muroga s'est échappé de sa voiture
8:20 On y va! (se donnant du courage il s'extirpe par la fenêtre de la voiture)

June 12, 2011

Greenpeace : Elargir la zone d’évacuation pour les enfants et les femmes enceintes

Source : Japan Times du 10 juin 2011 (anglais), [archivé]

Le gouvernement devrait envisager l’évacuation des enfants et des femmes enceintes d'une zone plus large autour de la centrale nucléaire de Fukushima N°1 comme les radiations demeurent élevées même en dehors de la zone de 20km interdite d’accès, a dit jeudi à Tokyo Kumi Naidoo, Directeur exécutif de Greenpeace International.
L'équipe d'experts en radiologie de Naidoo a découvert aux côtés d'une zone d'école des points chauds qui affichaient une valeur de rayonnement maximale de 45 microsieverts en lecture horaire.
Tandis que la région a probablement des niveaux élevés de rayonnements en raison du relief ou d'autres conditions naturelles, Naidoo a insisté que le gouvernement central devrait mener des contrôles approfondis et fournir des informations précises et rapides aux résidents locaux.
"Suffisamment de vies ont déjà été perdues" à cause du tremblement de terre et tsunami du 11 mars, et il n'est pas justifiable pour le gouvernement de négliger les risques des rayonnements importantes pour la santé à Fukushima, il a déclaré à des journalistes au Club des correspondants étrangers du Japon.
Naidoo, qui est arrivé au Japon dimanche, s’est rendu à Fukushima pour rencontrer les chefs des gouvernements locaux et des gens touchés par la crise du 11 mars.
Au cours de la conférence de presse, Jan Beranek, un expert en radiologie de Greenpeace International, qui a accompagné Naidoo dans son voyage à Fukushima, a recommandé que le gouvernement élargisse la zone d'évacuation au moins jusqu’à 60 ou 70 km de l'usine.
Il a dit qu’il y avait des parcs et des espaces publics où le niveau de la radioactivité a enregistré 9 microsieverts par heure.
Même certaines écoles maternelles qui ont déjà subi un processus de décontamination enregistraient une lecture relativement élevée de 0,5 microsievert par heure, il a dit. Ce qui pourrait se traduire en une exposition annuelle de 5 millisieverts [4.38 pour être précis], qui était le seuil d'évacuation à Tchernobyl, a dit Beranek.
En temps normal le gouvernement recommande une dose maximale de 1 millisievert par an, mais l’augmente à 20 millisieverts en temps d'accident nucléaire.
Beranek a recommandé que les gens de Fukushima résidant dans des zones de niveaux élevés de radiation portent des masques et restent à l’intérieur de leurs domiciles.
La radiation de certains types de particules " n'est pas quelque chose qui disparaît en semaines ou des mois," a-t-il dit, expliquant que certains éléments chimiques peuvent être absorbés dans les organes et les os.
Tout en exprimant sa préoccupation que le niveau de la décontamination " n'a pas été suffisant" à Fukushima, Naidoo a dit aussi qu'il craint que les gens la bas n'aient pas reçu suffisamment d'informations du gouvernement central.
Faisant observer que de nombreux enfants vivant près des zones de niveaux élevés de radiation jouent en plein air sans porter de masques appropriées, il a critiqué le gouvernement d’être "trop lent" en expliquant les risques d'exposition.
Naidoo, originaire d’Afrique du Sud, a été nommé à la tête de l'ONG mondiale en novembre 2009. Il est prévu qu’il prenne part à une manifestation à Tokyo contre l'énergie nucléaire samedi.

Un calcul pourtant simple à faire :
365x24=8760 heures dans une année
8760x45microsieverts =>394200microsieverts par an, cela correspond à 394.2milisieverts par an
Divisons par 5, la dose-seuil d'évacuation à Tchernobyl => 78.84

Conclusion : Il y a des endroits à Fukushima qui reçoivent une radiation presque 80 fois (78.84 pour être précis) plus importante que la dose du seuil d'évacuation à Chernobyl. La recommandation d'élargissement de la zone d'évacuation y trouve sa justification.

June 7, 2011

Les inquiétudes de santé augmentent avec le réchauffement saisonnier

Source : quotidien Mainichi 06.06.2011, japonais, archivé l'anglais

A mesure que la vie dans les centres d'évacuation s'éternise et que la saison des pluies est prête à commencer dans le nord du Japon, durement touché par le Grand Tremblement de terre et Tsunami de l'Est du Japon du 11 mars, les mesures contre les intoxications alimentaires et les maladies infectieuses deviennentt une question de plus en plus urgente.

Dans certaines municipalités côtières des préfectures d'Iwate et de Miyagi [N°3 et N°4 respectivement] qui ont subi des dommages importants du tsunami, les systèmes d'adduction et de distribution d'eau n'ont pas encore été rétablis à la suite de la catastrophe du 11 mars. A la fin du mois de mai, par exemple, plus de 40 pour cent des ménages de Rikuzentakata étaient sans eau et des toilettes portables étaient vues alignées dans les centres d'évacuation.

Sur ordre de l'administration municipale, le 2 Juin, l'organisme sans but lucratif One Dish Aid [leur report, ma traduction] basé à Tokyo à nettoyé et désinfecté des toilettes à trois endroits différents dans la ville. Dans deux des endroits les tests effectués sur les poignées de porte, sièges de toilettes, les murs et autres parties ont constaté la présence des bactéries fécales, qui n'avaient pas été détectées en avril. La présence des bactéries hémolytiques a été constatée au troisième endroit.

Il n'y avait pratiquement pas de traces de bactéries rencontrées habituellement dans les toilettes après le nettoyage et la stérilisation, mais One Dish Aid prévient que plus de mesures doivent être prises dans les prochaines semaines: "Nous devons être attentifs non seulement aux toilettes portatives, mais aussi aux autres choses que de nombreuses personnes utilisent, comme les robinets. Nous ne devrions pas surestimer l'efficacité des antiseptiques à l'éthanol, mais au contraire utiliser simultanément des désinfectants hypochloreux."

La propagation de virus la grippe et Noro [wiki norovirus], qui sont habituellement actifs les mois d'hiver, est également une préoccupation majeure. Selon les départements de la Santé Publique à Miyagi, Iwate et Fukushima, la grippe de type B s'est manifestée dans les écoles et ailleurs en mai.

"Il est possible que l'apparition de maladies infectieuses dans les écoles pourrait conduire à des flambées dans des centres d'évacuation, avec des enfants en tant que médiateurs," a déclaré un responsable du bureau de promotion de la santé du gouvernement de la préfecture d'Iwate.

Le système immunitaire des résidents locaux est mis à rude épreuve par l'alimentation déséquilibrée qui est toujours un problème dans certains lieux de la région sinistrée. Le departement local de santé publique de la ville de Noda de la préfecture d'Iwate  a contrôlé la nourriture consommée par les résidents dans les centres d'évacuation, et a trouvé qu'elle manquait de vitamine C et fibres alimentaires. Les fonctionnaires ont déclaré qu'ils prévoyaient d'assurer un service de conseils en nutrition aux résidents qui quittent les refuges pour des logements temporaires.

Entre temps, dans la ville d'Ishinomaki de la préfecture de Miyagi, les mouches attirées par le poisson en décomposition dans une usine de transformation de fruits de mer du port d'Ishinomaki détruite par le tsunami ont été vues dans le centre d'évacuation établi à l'école primaire Kazuma située à environ 2 kilomètres. Les résidents ont pris soin de maintenir les normes d'hygiène, mais s'inquiètent tout de même des ravages que "les mouches du désastre sismique" pourraient causer, si elles devaient accéder à leur nourriture.

"Nous n'avions jamais vu de mouches aussi grosses avant le séisme», a déclaré un résident.

L'Association japonaise de contrôle des animaux nuisibles (JPCA) dit bien que les mouches ne sont pas une cause directe des maladies infectieuses, elles peuvent transmettre des bactéries, comme E. coli O157.

Dans les zones ravagées par le tsunami encore jonchés de gravats, les municipalités distribuent de la chaux hydratée à utiliser comme désinfectant. Alors que les experts du département de santé publique d'Ishinomaki disent que la chaux hydratée n'est pas très efficace lorsqu'on l'applique sans avoir préalablement enlevé les décombres, le JPCA dit que c'est une mesure provisoire nécessaire en l'absence de temps pour l'enlèvement des débris.

Dans le préfectures d'Iwate et Miyagi, un total de neuf cas de tétanos ont été signalés. Bien que le ministère de la Santé, du Travail et de la Protection Sociale dit qu'ils ont été causés par des blessures subies lors du tsunami, les services de santé locaux mettent en garde les résidents du risque d'attraper le tétanos au cours de travaux de nettoyage des débris.

"Pendant les travaux de nettoyage, nous aimerions que les gens s'assurent non seulement de porter des masques, mais aussi de porter des chaussures à semelles épaisses," a déclaré un responsable du département de Santé Publique de la ville de Shiogama de la préfecture de Miyagi.

Du Plutonium détecté dans le sol à l'extérieur de la centrale de Fukushima

Le quotidien Mainichi (anglais) rapporte le 06 juin les résultats des analyses des échantillons de terre collectés avant le 22 avril. (archivé)

Une petite quantité de plutonium qui aurait été émise par la centrale nucléaire avariée de Fukushima N° 1 a été détectée dans le sol à l'extérieur de la centrale, a déclaré dimanche un chercheur d'une université.

C'est la première fois que du plutonium qui aurait été émis par l'usine de Fukushima endommagée par le mega-tremblement de terre et tsunami du 11 mars a été détectée dans le sol à l'extérieur de l'usine.

Masayoshi Yamamoto, professeur à l'Université de Kanazawa, a déclaré, toutefois, que le niveau du plutonium détecté dans des échantillons de sol prélevés dans la ville d'Okuma dans la préfecture de Fukushima, à environ 1,7 kilomètres de l'entrée principale de la centrale nucléaire [vue satellite - les jetées indiquent clairement sa location], est inférieur au niveau moyen de plutonium observé au Japon suite à des essais passés de bombes nucléaires à l'étranger.

Le ministère de l'Education, de la Culture, des Sports, des Science et de la Technologie a trouvé une petite quantité de plutonium dans le sol extérieur de l'usine lors d' une enquête antérieure, mais on croyait que la substance avait été émise dans ces essais de bombes nucléaires conduits ailleurs.

Mais en analysant la proportion de trois types d'isotopes du plutonium, Yamamoto a déterminé que la substance a été rejetée par l'usine avariée de Fukushima et n'était pas [déposée] par des essais nucléaires passés conduits ailleurs.

Les échantillons de sol ont été recueillis par une équipe de chercheurs de l'Université de Hokkaido avant le 22 avril. Le gouvernement a désigné la ville qui est incluse dans la zone d'évacuation de 20 kilomètres de rayon de l'usine comme un «no-go" zone où les résidents sont exclus d'entrée, a dit Yamamoto.

June 4, 2011

Exclusive Arnie Gundersen Interview: The Dangers of Fukushima Are Worse and Longer-lived Than We Think - Chris Martenson

Exclusive Arnie Gundersen Interview: The Dangers of Fukushima Are Worse and Longer-lived Than We Think

Part 2 of Arnie Gundersen Interview: Protecting Yourself If The Situation Worsens

Le Médiateur réclame des informations claires sur la contamination de Fukushima

Le Médiateur réclame des informations claires sur la contamination de Fukushima

NISA admet avoir détecté du Tellure-132 le matin du 12 mars à 6km de la centrale.

NISA (Agence de Sûreté Nucléaire et Industrielle japonaise) admet avoir détecté du Tellure-132 le matin du 12 mars à 6km de la centrale.

Le journal Yomiuri rapporte dans son édition d'aujourd'hui que du Tellure-132 avait été détecté à 6km de la centrale, le matin du 12 mars, c'est-à-dire avant l'explosion du réacteur N°1 l'après-midi du même jour et avant la libération de pression contaminant l'air libre par TEPCO plus tôt l'après-midi. (archivé)

Il a été révélé que le radionucléide dont la présence indique que la température du combustible nucléaire a dépassé 1000 degrés Celsius a été détecté dans la matinée du 12 mars dans la ville de Namie dans la préfecture de Fukushima, à environ 6 kilomètres [au nord] de la centrale nucléaire de Fukushima.
Annonce faite par l'agence de sûreté nucléaire et industrielle (NISA) du Ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (METI) le 3 Juin. Interrogé sur la divulgation, après plus de deux mois après le début de l'accident, le porte-parole de l'Agence Hidehiko Nishiyama a défendu son agence en disant: «Nous n'avions pas l'intention de cacher l'information, mais l'idée de la divulguer au public ne nous est jamais venue. Nous sommes désolés. " La Commission du gouvernement sur l'accident de Fukushima pourra enquêter sur l'incident plus profondément.
Le radionucléide détecté était du Tellure-132et sa présence a été constatée dans les particules de poussière dans l'air. Il a été détecté avant la libération de pression du réacteur 1, qui a émis de la vapeur radioactive.

Le wiki dans sa page Produits de fission indique
125Te
127Te
128Te
129Te
130Te
131Te
132Te
Tellurium-132 and its daughter 132I are important in the first few days after a criticality. It was responsible for a large fraction of the dose inflicted on workers at Chernobyl in the first week.
The isobar forming 132Te/132I is: Tin-132 (half life 40 s) decaying to antimony-132 (half life 2.8 minutes) decaying to tellurium-132 (half life 3.2 days) decaying to iodine-132 (half life 2.3 hours) which decays to stable xenon-132.

Tellure-132 et son descendant le Iode-132 sont importants dans les premiers jours après un accident de criticité. Il a été responsable d'une large fraction de la dose [de contamination radioactive] infligée aux travailleurs de Tchernobyl la première semaine.
La demi-vie du Tellure-132 est de 3,2 jours.

L'Université de Berkeley, en Californie aux Etats-Unis, détectait du T-132 dans l'air continuellement entre le 18 mars et le 30 mars.

Ce qui voudrait dire que le combustible de Fukushima libérait de radionucléides résultant de ses conditions d'opérations normales, mais aussi que la réaction de fission s'est maintenue des jours et des jours.

Cela balaye les louanges chantés par la IAEA au gouvernement japonais dans leur rapport préliminaire publié sur le site du Ministère des Affaires Etrangères japonais, duplicate ici sur le site UN news center.

“Japan’s response to the nuclear accident has been exemplary… [and that the country’s] long-term response, including the evacuation of the area around stricken reactors, has been impressive and well organized.”

"La réponse du Japon à l'accident nucléaire a été exemplaire...et la réponse à plus long terme, y compris l'évacuation dans la zone autour des réacteurs en détresse, a été impressionnante et bien organisée."

Echo: post du 01.06.2011
"La réponse du gouvernement japonais à l'accident a été "merveilleuse et bien organisée".

June 3, 2011

La commission de sûreté nucléaire japonaise prête à réduire les seuils de sécurité des aliments

Dirigée par Haruki Madarame ["Detarame"  ou "n'importe quoi", comme le moquent les japonais furieux], la commission de sûreté nucléaire a proposé au gouvernement japonais de réduire les limites provisoires de sécurité pour les aliments, tandis que la catastrophe s'éternise à Fukushima.

Article du quotidien Mainichi (en japonais), (archivé):
Le 2 Juin la Commission de sûreté nucléaire dépendante du Cabinet Office [Conseil des ministres] a indiqué la nécessité de réviser les limites provisoires de sécurité pour les matériaux radioactifs dans les aliments et l'eau potable. La loi japonaise de la Sécurité alimentaire n'a pas de normes de sécurité formelles pour les matières radioactives.

Après la catastrophe à la centrale nucléaire de Fukushima, le gouvernement japonais a fixé des limites provisoires de sécurité des matières radioactives pour chaque aliment de sorte que la radiation totale [nourriture et eau?] serait inférieure à 5 millisieverts par an.

Ce chiffre est le plus strict parmi les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) et ses directives aux autorités d'encadrer les livraisons des denrées alimentaires.

Toutefois, comme l'accident de Fukushima continue, certains experts ont exprimé la crainte que [ces chiffres provisoires] ne correspondent pas à la situation réelle [c'est à dire qu'ils sont trop bas]. Le membre de la commission Seiji Shiroya a dit lors de la réunion ad hoc de la Commission le 02 juin qu'"Il n'est pas souhaitable d'utiliser les chiffres provisoires comme s'ils étaient gravés dans la pierre."

01.06.2011 CRIIRAD detecte un haut niveau de radioactivité

A la date du 1er juin la NHK rapporte sur son site web

Un Institut de recherche français détecte un haut niveau de radioactivité

Un organisme de surveillance indépendant français a trouvé dans la préfecture de Fukushima un rayonnement 60 fois plus élevé que le niveau annuel de référence pour les gens ordinaires recommandé par une commission internationale.

Bruno Chareyron, directeur de l'institut de recherche CRIIRAD, a informé mercredi les journalistes à Tokyo, des résultats de son étude de l'air dans la préfecture de Fukushima.

Les mesures et les calculs ont conduit à un montant annualisé de 60 millisieverts dans une ferme du village d'Iitate de la préfecture.

Le niveau est 60 fois plus élevé que la limite annuelle de 1 millisievert recommandée par la Commission internationale de protection radiologique [ICRP] pour les gens ordinaires, à l'exception des travailleurs exposés aux radiations.
Les chercheurs ont également trouvé des niveaux élevés de rayonnement dans la ville de Fukushima. À certains endroits dans la ville, les niveaux de radioactivité étaient de 7 à 9 millisieverts par an.

Chareyron a exhorté le Japon à augmenter le nombre de points de surveillance afin qu'il puisse fournir au public des informations détaillées sur les effets négatifs des radiations provoquées par l'usine de Fukushima Daiichi calamiteuse.

L'enquête d'une semaine commencée le 24 mai a été menée en coopération avec une organisation non gouvernementale japonaise.
Mercredi, 01 juin, 2011 21:49 0900 (JST)

Mise sur le marché en juillet de deux médicaments pour éliminer le plutonium de l'organisme

Asahi rapporte que deux médicaments aidant à éliminer le Plutonium de l'organisme seront approuvés en juillet et seront mis en vente. (archivé)

Deux médicaments qui aident à expulser des matières radioactives de l'organisme sont prêts à être approuvés en juillet, comme convenu par les experts lors d'une réunion du Comité sur la Médecine et de la Sécurité Alimentaire du Ministère de la Santé, du Travail et des Affaires Sociales qui s'est tenue le 1er juin.

Ces médicaments sont ジトリペンタートカル et アエントリペンタート,
[ZITORIPENTATOKARU] et [AENTORIPENTATE] respectivement, phonétiquement tiré du katakana.

Ils seront commercialisés par la compagnie Nihon Medi-Physics,
qui clame sur son cite
Les domaines de la médecine et de la physique ont fusionné dans le domaine unique de la médecine nucléaire. Comme notre nom l'indique, le NM-P a une base solide de technologies avancées et confiance de la clientèle dans le domaine de la médecine nucléaire diagnostique, et contribue à une meilleure santé à travers l'exploration des fonctions physiques.

Selon le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires Sociales, les médicaments sont utilisés pour les personnes qui ont inhalé une grande quantité de matières radioactives ou qui ont des plaies ouvertes à partir de lesquelles les matières radioactives ont pénétré dans l'organisme lors d'un accident de centrale nucléaire. Ils se sont révélés efficaces pour expulser le plutonium dans l'urine. Ils sont approuvés aux États-Unis, en Allemagne et en France à partir d'octobre 2010.

Cette approbation semble a point nommé pour traiter les travailleurs contaminés à la centrale de Fukushima, mais comme l'article ne le mentionne pas on est induit à penser qu'une administration à large échelle est envisagée, une manière détournée d'admettre la contamination par le plutonium, et autres américium et curium de larges zones libérés suite à la catastrophe de la centrale de Fukushima.
Pas d'information sur le site du ministère, ni sur celui de la compagnie chargée de la vente.

Le wiki en français sur les chélateurs n'est pas très bavard mais l'article correspondant en anglais donne ceci:

DTPA a été considéré pour le traitement de la contamination interne par les matières radioactives comme le plutonium, l'américium et autres actinides. En théorie, ces complexes sont plus susceptibles d'être éliminés dans l'urine. Il est normalement administré sous forme de sel de calcium ou de zinc.

June 1, 2011

01.06.2011 Explosion près du réacteur N°4

L’article publié par l'AFP chez Google (archivé) ne donne pas beaucoup de détails, il conduit plutôt à se poser des questions.

Explosion à la centrale nucléaire japonaise, probablement « bouteille de gaz »

Une explosion a été entendue mardi à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima Daiichi touchée par le tsunami, mais aucune augmentation des niveaux de rayonnement, ni aucun blessé n'ont été signalés, a déclaré l'exploitant de la centrale.

Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), qui a lutté pour contrôler l'usine paralysée de Fukushima, a dit que l'explosion a été entendue quand des machines lourdes télécommandées travaillaient  près du bâtiment du réacteur quatre.

"Les machines étaient commandées à distance pour enlever des décombres lorsque l'explosion a été entendue," un porte-parole de TEPCO a déclaré à l'AFP.

«Les travailleurs locaux croient qu’une bouteille de gaz pourrait avoir été endommagée et a causé le bruit de déflagration, elle a dit. "Personne n'a été blessée car il s'agissait d'une opération commandée à distance. Des changements dans les niveaux de radiation n’ont pas été détectés dans la région."

* Possible que des bouteilles de gaz présentes sur le cite de la centrale auraient été déplacées par le tsunami, mais utiliser des engins lourds télécommandés suppose qu'on dispose d'un plan précis de l'endroit où on les fait travailler, depuis le temps un tel plan doit exister.
* L'article de DowJones parle d'une citerne souterraine de gaz à proximité du bâtiment du réacteur N°4, un autre défaut de conception de la centrale?
* Le sol et tous les débris le jonchant sont couverts de particules radioactives, comment est-il possible que le souffle d'une explosion ne les fasse pas tourbillonner dans l'air et qu'en conséquence on ne détecte pas d'augmentation de la radioactivité?
* Il parait que la transmission vidéo (dernier paragraphe) en direct de Fukushima par les caméras de surveillance a été suspendue pour une période prolongée le temps de cet "incident", raison évoquée : brouillard dense. Mais peut-on faire travailler des engins lourds télécommandés dans un brouillard dense? La même personne termine en supposant que c'est la piscine de stockage du combustible usé du réacteur 4 qui s'est écroulée.

01.06.2011 La visite des experts de la IAEA se termine, leur rapport est prêt

L’équipe multinationale des experts de la IAEA était arrivée le 23 mai pour une visite de 10 jours des installations à Fukushima. Le petit article publié ce matin par le Mainichi Shinbun, (archivé)  indique qu’ils n’ont aucune critique à faire sur la manière dont TEPCO a gère (gère) la crise ni sur les réactions du gouvernement face au désastre.

Ce que l'on peut retenir en gros des louanges qu'ils chantent :

Le risque de tsunami a été sous-estimé. Les gens qui construisent des centrales nucléaires et les personnes qui les exploitent devraient tenir plus compte de l'impact des "catastrophes naturelles" ;

L’agence de Sûreté nucléaire et industrielle (agence de régulation pour l'industrie nucléaire) devrait être plus indépendante ;

La réponse initiale devrait être mieux pensée ;

L’évaluation de la génération et l’explosion de hydrogène dans les unités 1 et 3 a été conduite de maniéré détaillée, des mesures pour réduire ce risque sont nécessaires ;

Présence à l'usine des travailleurs qualifiés dévoués et déterminés ;

La "feuille de route" de TEPCO doit être révisée avec l’évolution de la situation, et une certaine forme de coopération internationale peut être possible.

La communauté internationale devrait tirer des leçons de l'accident de Fukushima I comme un enseignement sur la sûreté nucléaire.

La réponse du gouvernement japonais à l'accident a été "merveilleuse et bien organisée".

Aujourd’hui, le 01.06, est planifiée leur visite à la résidence du Premier ministre pour l’informer de leurs actions et conclusions.